W.V.O.Quine: Die Videoserie (Vorlesung Hrachovec, WS 2012)

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Datum Thema Audiomitschnitt Unterlagen
12.10.2012 Quine und Youtube, Jacques Ranciere Mitschnitt 12.10. diese Seite
19.10.2012 Empirismus und Egalität Mitschnitt 19.10. [1]
9.11.2012 "Bedeutung" pro und kontra Mitschnitt 9.11. [2]
16.11.2012 Two Dogmas Mitschnitt 16.11. [[3]
23.11.2012 Beispiel Mitschnitt 23.11. Beispiel
7.12.2012 Beispiel Mitschnitt 7.12. Beispiel
14.12.2012 Beispiel Mitschnitt 14.12. Beispiel
11.1.2013 Beispiel Mitschnitt 11.1. Beispiel
18.1.2013 Beispiel Mitschnitt 18.1. Beispiel




W.V.O.Quine: Die Videoserie (Vorlesung Hrachovec, WS 2012)



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Die Quine Videos

Quine Video Series (Philosophy International)

In Conversation: WV Quine (Youtube)

Kommentare, Quine Podcasts

W.v.O.Quine Mashup

Quine on the Mind (mit Bryan McGee) || Philosophy for Theologians || Dewey, Quine, and Some Varieties of Naturalism || Quine’s Two Dogmas of Empiricism (Reformedforum) || Elke Brendel: Paradoxien des Wissens Quine - Ontological Relativism (Teaching Company)

Bildungsideal

"Es liegt im Zuge unserer heutigen materialisierten Zeit, dass unsere wissenschaftliche Ausbildung sich immer mehr den nur realen Fächern zuwendet, also der Mathematik, Physik, Chemie usw. So nötig dies für eine Zeit auch ist, in welcher Technik und Chemie regieren und deren wenigstens äußerlich sichtbarste Merkmale im täglichen Leben sie darstellen, so gefährlich ist es aber auch, wenn die allgemeine Bildung einer Nation immer ausschließlich darauf eingestellt wird. Diese muss im Gegenteil stets eine ideale sein. Sie soll mehr den humanistischen Fächern entsprechen und nur die Grundlagen für eine spätere fachwissenschaftliche Weiterbildung bieten. ... Es soll ein scharfer Unterschied zwischen allgemeiner Bildung und besonderem Fachwissen bestehen. Da letzteres gerade heute immer mehr in den Dienst des reinen Mammons zu sinken droht, muss die allgemeine Bildung, wenigstens in ihrer mehr idealen Einstellung, als Gegengewicht erhalten bleiben." [4]

Zum Thema: Herbert Hrachovec (MuD 09)/Audimax-Besetzung || Unibrennt. Ein Warnsignal und ein Markenzeichen

Der unwissende Lehrmeister

Jacques Rancière: Der unwissende Lehrmeister. Fünf Lektionen über die intellektuelle Emanzipation

Interview

Entretien avec Jacques Rancière à propos de l’ouvrage Le Maître ignorant

JR : Jacotot est en 1818 un professeur français émigré aux Pays-Bas. Ses étudiants hollandais veulent apprendre le français, mais lui ne connaît pas le hollandais. Il ne dispose que d'une version bilingue du Télémaque de Fénelon et se résout à leur demander d'apprendre le français en s'aidant de la traduction. Au bout d'un certain temps, il leur demande de raconter en français ce qu'ils pensent de ce qu'ils ont lu. Il s'attend à une catastrophe. Or, il est très surpris par la qualité de leurs travaux et tire de l’expérience deux leçons essentielles. La première est celle de la dissociation entre la volonté du maître et l’exercice de l’intelligence de l’élève. Si ces étudiants hollandais ont compris le fonctionnement des phrases françaises uniquement en lisant des phrases françaises, cela signifie qu'ils n'ont pas eu besoin des explications du maître pour comprendre quelque chose. L’égalité des intelligences veut d’abord dire ceci : il y a une autonomie absolument irréductible du travail d’une intelligence que l’on peut mettre en évidence par cette expérience de hasard qui a séparé complètement l’exercice du maître de l’exercice de l’élève. L’idéologie pédagogique normale est de croire que l’élève apprend ce que le maître lui enseigne. L’expérience de Jacotot permet, elle, de penser que le processus d’apprentissage n’est pas un processus de remplacement de l’ignorance de l’élève par le savoir du maître, mais de développement du savoir de l’élève lui-même. Il y a d’abord un travail autonome de l’intelligence, et ce travail va de savoir à savoir et non d’ignorance à savoir. L’égalité des intelligences qu’il professera à partir de là veut d’abord dire ceci : pour que l’apprentissage soit possible, il faut que l’intelligence employée par l’élève soit la même que celle du maître, la même que celle de Fénelon, du traducteur, du typographe, etc.

Was bedeutet "Pays-Bas"? Man muss das Wort verstehen, um zu wissen, worüber Ranciere spricht. Seine Bedeutung muss erklärt werden. Was ist seine Bedeutung? Was ist überhaupt Bedeutung?

La deuxième leçon est que l’on peut partir de n’importe où. La règle pédagogique normale veut que l’on parte du « commencement ». Elle suppose qu’il y a deux sortes d’intelligence : celle des ignorants, qui va au hasard, par rapprochement et chance, et celle du maître et des savants qui procède méthodiquement, du plus simple au plus complexe. Cela suppose l’écart d’un langage à un métalangage : il faut traduire les mots de l’écrivain dans un autre langage pour que l’élève arrive à les maîtriser. A l’inverse, Jacotot pose qu’il n’y a pas de différence entre des types d’intelligences. Tous les actes intellectuels s’opèrent de la même façon. Et n’importe quelle intelligence est capable d’effectuer le trajet à partir d’un point quelconque.

Die gewöhnliche Pädagogik bedient sich einer Metasprache.

L'expérience de Jacotot vérifie donc deux principes : là où on localise l’ignorance, il y a toujours déjà en fait un savoir, et c’est la même intelligence qui est à l’œuvre dans tous les apprentissages intellectuels. Jacotot entrait ainsi en rupture avec le mouvement général de son temps. Sa découverte de l’ « Émancipation intellectuelle » survient après 1815, au moment où l’on se préoccupe de réordonner la société après le grand choc révolutionnaire. On cherche à promouvoir un progrès ordonné basé sur une hiérarchie des formes d’éducation afin d’organiser une société moderne pacifiée. C’est là la grande idée du moment. Passé l’âge critique, on entre dans l’âge organique. La cohésion de la société moderne impose que les inégalités soient un peu réduites, qu’existe un minimum de communauté entre ceux qui sont au sommet de la hiérarchie et ceux qui sont en bas. C’est l’éducation qui est supposée mettre chacun à sa place tout en assurant un minimum de partage des savoirs et des valeurs. Les gens du peuple doivent avoir quelques bases pour progresser dans leur métier et participer aux valeurs communes de la société. En 1833, la loi Guizot sur l’instruction primaire est le premier jalon de ce processus soutenu par une intense littérature. Dans ce contexte, Jacotot intervient absolument à contre-courant. Selon lui, tout cela n’est qu’une machine d’abrutissement : la loi du progrès et l’éducation progressiste sont précisément le contraire de l’émancipation intellectuelle.

Die Mittel zur Beseitigung der Ungleichheit perpetuieren eben diese Ungleichheit.

...

JR: Il n’oppose pas le sujet au citoyen, mais une méthode de l’égalité à une méthode de l’inégalité. L’idée de la « réduction des inégalités » commence à s’imposer à son époque. Elle conduit à établir une homologie entre le modèle pédagogique et le modèle social. Or pour Jacotot, l’idée que l’on va élever le peuple par l’éducation implique un processus d’éternisation de l’inégalité. Si l’on pense que l’égalité adviendra comme le résultat des efforts pour réduire les inégalités, les « réducteurs » d’inégalité maintiendront toujours leur privilège sous couvert de le supprimer. Il faut partir de l’égalité de fait qui est nécessaire pour que le rapport inégalitaire lui-même fonctionne : il faut déjà que l’élève comprenne les mots du maître pour que celui-ci puisse lui enseigner. Dans l’intrication des deux relations – égalitaire et inégalitaire – la question est de savoir lequel sert de principe : le rapport de l’ignorant au savant ou celui de deux intelligences qui veulent se comprendre. Si c’est le rapport inégalitaire qui commande au rapport égalitaire, il se reproduira éternellement. L’émancipation implique, elle, de partir de l’idée de la capacité de n’importe qui. Peu importe ce qu’il apprend, l’essentiel est la révélation de cette capacité à elle-même. Le reste dépend de lui. Cette idée s’oppose de front à l’idéologie progressiste.

...

JR : Ce n’est pas une méthode d’enseignement. Il n’a jamais fait de programme d'instruction, même s’il a enseigné plusieurs disciplines. Il n'a jamais voulu se transformer en chef d’institution scolaire. Pour lui, l’important n’est pas d’établir un programme scolaire mais de mettre une intelligence en possession de son propre pouvoir.

On peut partir du Télémaque, d’un texte de prière, etc., mais le principe consiste en une méthode, si méthode il y a, d’exhaustion. On est devant un livre, un texte, comme devant une chose étrangère que l’on peut et doit entièrement s’approprier. D’où la référence à la méthode par laquelle l’enfant s’approprie sa langue maternelle ; en procédant par association de ce qu’il sait à ce qu’il ignore, sans recourir à des explications.

Son idée est orientée vers une fin unique : la révélation d’une capacité intellectuelle. Son enseignement ne vise pas l'apprentissage d’une discipline quelle qu’elle soit. D’où une méthode qui s’arrête sur chaque lettre, chaque mot, chaque phrase, chaque idée. Si on possède bien vingt ou cinquante pages d’un livre quelconque, et si l'on peut en rendre compte avec ses expressions elles-mêmes, on est capable de n’importe quel autre apprentissage. C’est un défi, une provocation, mais aussi quelque chose qu’on vérifie tout le temps. On s’est formé essentiellement à partir des choses que l’on a déchiffrées soi-même, difficilement, laborieusement. La méthode c’est celle de l’aventure. Il faut trouver le chemin. Ce n’est pas la « méthode active », où le maître organise le parcours d’obstacles. Il s’agit de mettre la personne en situation de se servir de sa propre intelligence, non pour arriver au but mais pour se frayer un chemin.

Exzerpt über Erklärungen und Fachleute

Sur "Le maitre ignorant"

C’est donc un maître qui manifeste la dissociation entre la maîtrise du maître et son savoir , qui nous montre que ce qu’on appelle " transmission du savoir " comprend en fait deux rapports intriqués et qu’il convient de dissocier : un rapport de volonté à volonté et un rapport d’intelligence à intelligence . Mais il ne faut pas se tromper sur le sens de cette dissociation . Il y a une manière usuelle de l’entendre : celle qui veut destituer le rapport d’autorité magistrale au profit de la seule force d’une intelligence en éclairant une autre . Tel est le principe d’innombrables pédagogies anti-autoritaires dont le modèle est la maïeutique du maître socratique , du maître qui feint l’ignorance pour provoquer le savoir. Or le maître ignorant opère tout autrement la dissociation . Il connaît en effet le double jeu de la maïeutique . Sous l’apparence de susciter une capacité , elle vise en fait à démontrer une incapacité . Socrate ne montre pas seulement l’incapacité des faux savants mais aussi l’incapacité de quiconque n’est pas mené par le maître sur la bonne voie , soumis au bon rapport d’intelligence à intelligence . Le "libéralisme" maïeutique n’est que la variante sophistiquée de la pratique pédagogique ordinaire , qui confiie à l’intelligence du maître le soin de combler la distance séparant l’ignorant du savoir .

Jacotot inverse le sens de la dissociation : le maître ignorant n’exerce aucun rapport d’intelligence à intelligence . Il est seulement une autorité , seulement une volonté qui commande à l’ignorant de faire le chemin , c’est-à-dire de mettre en oeuvre la capacité qu’il possède déjà, la capacité que tout homme a démontrée en réussissant sans maître le plus difficile des apprentissages : celui de cette langue étrangère qu’est pour tout enfant venant au monde la langue dite maternelle . Telle est en effet la leçon de l’expérience de hasard qui avait fait du maître savant Jacotot un maître ignorant .

Cette leçon porte sur la logique même de la raison pédagogique , dans ses fins et dans ses moyens . La fin normale de la raison pédagogique , c’est d’apprendre à l’ignorant ce qu’il ne sait pas , de supprimer la distance de l’ignorant au savoir . Son moyen normal , c’est l’explication . Expliquer c’est disposer les éléments du savoir à transmettre en conformité avec les capacités supposées limitées des esprits à instruire . Mais cette idée si simple de conformité se révèle vite habitée par une fuite à l’infini . L’explication s’accompagne généralement de l’explication de l’explication. Il faut des livres pour expliquer aux ignorants le savoir à apprendre . Mais cette explication est apparemment insuffisante : il faut en effet des maîtres pour expliquer aux ignorants les livres qui leur expliquent le savoir . Il faut des explications pour que l’ignorant comprenne l’explication qui lui permet de comprendre . La régression serait en droit infinie si l’autorité du maître ne l’arrêtait en fait en se faisant seul juge du point où les explications n’ont plus besoin d’être expliquées .

Jacotot crut pouvoir résumer la logique de cet apparent paradoxe . Si l’explication est en droit infinie , c’est parce que sa fonction esssentielle est d’infinitiser la distance même qu’elle se propose de réduire . La pratique de l’explication est tout autre chose qu’un moyen pratique au service d’une fin . Elle est une fin en soi , la vérification infinie d’un axiome premier : l’axiome d’inégalité . Expliquer quelque chose à l’ignorant , c’est d’abord lui expliquer qu’il ne comprendrait pas si on ne lui expliquait pas , c’est d’abord lui démontrer son incapacité . L’explication se donne comme le moyen de réduire la situation d’inégalité où ceux qui ignorent se trouvent par rapport à ceux qui savent . Mais cette réduction est tout autant une confirmation . Expliquer c’est supposer dans la matière à apprendre une opacité d’un type spécifique , une opacité qui résiste aux modes d’interprétation et d’imitation par lesquels l’enfant a appris à traduire les signes qu’il reçoit du monde et des être parlants qui l’entourent .

Erklären ist nicht einfach ein Mittel zum Zweck. Es ist der Zweck selbst, nämlich die Bestätigung der Position des Erklärenden.

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... pour que l’ignorant fasse les exercices que lui commande le maître , il faut déjà qu’il comprenne ce que le maître lui dit. Il y a une égalité des êtres parlants qui précède le rapport inégalitaire et conditionne son exercice même . C’est cela que Jacotot appelle égalité des intelligences . Cela ne veut pas dire que tous les exercices de toutes les intelligences se valent . Cela veut dire qu’il n’y a qu’une seule intelligence à l’oeuvre dans tous les apprentissages intellectuels. Le maître ignorant - c’est-à-dire ignorant de l’inégalité - s’adresse donc à "l’ignorant " du point de vue non de son ignorance mais de son savoir : le supposé ignorant connaît en fait déjà une multitude de choses . Il les a apprises en écoutant et en répétant , en observant et en comparant, en devinant et en vérifiant. C’est ainsi qu’il a appris sa langue maternelle . C’est ainsi qu’il peut apprendre la langue écrite , par exemple en comparant une prière qu’il sait par coeur aux dessins inconnus que forme sur un papier le texte écrit de la même prière.

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L’opposition entre "abrutissement" et "émancipation" n’est pas une opposition entre des méthodes d’instruction . Ce n’est pas une opposition entre méthodes traditionnelles ou autoritaires et méthodes nouvelles ou actives : l’abrutissement peut passer et passe de fait par toutes sortes de formes actives et modernes . L’opposition est proprement philosophique . Elle concerne l’idée de l’intelligence qui préside à la conception même de l’apprentissage . L’axiome de l’égalité des intelligences n’affirme aucune vertu spécifique des ignorants , aucune science des humbles ou intelligence des masses . Il affirme simplement qu’il n’y a qu’une seule sorte d’intelligence à l’oeuvre dans tous les apprentissages intellectuels . Il s’agit toujours de rapporter ce qu’on ignore à ce qu’on sait , d’observer et de comparer , de dire et de vérifier . L’élève est toujours un chercheur . Et le maître est d’abord un homme qui parle à un autre , qui raconte des histoires et ramène l’autorité du savoir à la condition poétique de toute transmission de paroles.

L’opposition philosophique ainsi entendue est , du même coup , une opposition politique . Elle n’est pas politique parce qu’elle dénoncerait le savoir d’en-haut au nom d’une intelligence d’en-bas. Elle l’est à un niveau beaucoup plus radical , parce qu’elle concerne la conception même du rapport entre égalité et inégalité. C’est en effet la logique même du rapport normal entre ces termes que Jacotot met en question en dénonçant le paradigme de l’explication en montrant que la logique explicative est une logique sociale , une manière dont l’ordre inégalitaire se représente et se reproduit . Si cette histoire des années 1830 nous concerne directement , c’est qu’elle est une réponse exemplaire à la mise en place , en ce temps-là, d’un système politico-social inédit : un système où l’inégalité ne doit plus reposer sur aucune réalité souveraine ou divine , où elle ne doit plus reposer sur aucune autre base qu’elle-même : un système en somme d’immanentisation , et , si l’on peut dire , d’ égalisation de l’inégalité .

...

C’est au coeur de ce projet que s’inscrit le programme d’"instruction du peuple" , un programme qui ne passe pas seulement par l’organisation étatique de l’instruction publique mais aussi par la multiplicité des initiatives philanthropiques , commerciales ou associatives qui se consacrent à un double travail : d’un côté développer les "connaissances utiles " , c’est-à-dire les formes de savoirs pratiques rationalisés qui permettent au peuple de sortir de sa routine et d’améliorer ses conditions de vie sans avoir ni à sortir de sa condition ni à revendiquer contre elle ; de l’autre ennoblir la vie populaire en la faisant participer , dans des formes appropriées , aux jouissances de l’art et à l’expression d’une sentiment de communauté : éducation "esthétique" du peuple dont l’institution des sociétés chantantes fournit le grand modèle . La vision d’ensemble qui anime ces initiatives privées ou publiques disparates est claire : il s’agit d’obtenir un triple effet : premièrement, tirer le peuple des pratiques et des croyances retardataires qui l’empêchent de participer au progrès des richesses et développent en lui des formes de ressentiment contre les élites dirigeantes ; deuxièmement, constituer entre les élites et le peuple le minimum de croyances et de jouissances communes qui évitent d’avoir une société coupée en deux mondes séparés et potentiellement hostiles ; troisièmement assurer le minimum de mobilité sociale qui donne à tous le sentiment d’une amélioration et permette aux plus doués des enfants du peuple de grimper dans l’échelle sociale et de participer au renouvellement des élites dirigeantes. Ainsi conçue , l’instruction du peuple n’est pas simplement un instrument , un moyen pratique de travailler au renforcement de la cohésion sociale . Elle est proprement une "explication " de la société , elle est l’allégorie en acte de la manière dont l’inégalité se reproduit en "faisant voir" l’égalité .

Bildung für alle, aber umsonst

Ce "faire voir" n’est pas une simple illusion , il participe à la positivité de ce que j’appelle un "partage du sensible : un rapport global entre des manières d’être , des manières de faire, de voir et de dire . Il n’est pas le masque sous lequel se dissimulerait l’inégalité sociale . Il est la visibilité biface de cette inégalité : l’inégalité appliquée au travail de sa suppression , prouvant par son acte le caractère à la fois incessant et interminable de cette suppression . L’inégalité ne se cache pas sous l’égalité . Elle s’affirme en quelque sorte à égalité avec elle . Cette égalité de l’égalité et de l’inégalité a un nom propre . Elle s’appelle progrès.

Fortschritt, die Mischung von Gleichheit und Ungleichheit

Herbert Hrachovec: Heimat, Zeit und Unterschied

Ein Filmtitel von Jean Marie Straub und Danièle Huillet: Trop tot, trop tard; Zu früh, zu spät. Die theoretischen Analysen von Karl Marx, um die es sich im Titel dreht, sind ihrer Zeit vorausgewesen, unserer hängen sie nach. Wenn der geeignete Moment zum Umsturz übersprungen wird, passen die Zeiten nicht mehr recht zusammen. Diese zwiespältige Formation, ein gesellschaftlicher Zustand, in dem es gleichzeitig viel zu schnell und viel zu langsam geht, bildet den Hintergrund der folgenden Überlegungen. In einer Kurve mit überhöhtem Tempo zu bremsen heißt, ins Schleudern zu geraten. Ich werde am Begriff der Heimat erläutern, wie das aussieht.

Begriffe schleudern nicht. Sie dienen der Verständigung zwischen Personen und wenn sie sich verwirren ist es ein Zeichen für verworrene Sozialbeziehungen. Die Störungen im Reden über Heimat lassen sich als Auswirkung zweier einander widersprechender gesellschaftlicher Tendenzen konstruieren. Interessanterweise werfen einander beide gegenseitig vor, zu schnell zu sein und voreilig den Lauf der Welt zu stören. Erstens beschweren sich die Ortsansäßigen, Heimatverbundenen, Regionalisten, daß das überhitzte Tempo des Fortschritts zu katastrophaler Desorientierung geführt hat. Zweitens antworten die Progressiven, nicht sie seien zu rasch, sondern die Abwehrreaktionen der Traditionshüter. Sie sollten sich, bevor sie Alarm schlagen, erst einmal auf die neuen Verhältnisse, denen sie sowieso nicht entkommen, einlassen.

Darauf geht der Streit in die zweite Runde und die Zurückhaltenden erklären, daß sie nicht willens sind, sich als Vorbedingung ihr bisheriges Leben ruinieren zu lassen. Worauf es ihnen ankomme, ginge in der sich überstürzenden Entwicklung verloren. Darauf die nach vorne Orientierten: Wenn es etwas zu bewahren gibt, dann nicht am Anfang, in verklärter Erinnerung. Das Problem sind nicht die Leute, die zu früh das Haus verlassen, sondern jene, die zu schnell zusperren.

In diesem kurz umrissenen Streit werden zwei Bilder von Rückständigkeit erzeugt. Das eine ist ein Stereotyp zur Beschreibung der Nesthocker, die sich nicht nach außen wagen. Sie halten die Entwicklung auf und pflegen ihre Ressentiments gegen die mobileren Gesellschaftsschichten. Worin besteht aber die Rückständigkeit der Nestflüchter? Ihre Langsamkeit ist nicht so offenbar, dennoch steht dieser Punkt im Zentrum meiner Überlegungen. Im Fortschrittsdenken läßt sich tatsächlich eine Blockade ausmachen, ein Bremsmoment, das gerne überdeckt wird. So schnell die Entwicklung vorwärtsdrängt, sie kann damit nicht an die Stelle kommen, wo sich die Mühe wirklich lohnt. Erfolge sammeln ist nicht Zufriedenheit.